La chambre de Krom

La chambre d'Azriel était exigue, sans charme, pour ne pas dire repoussante. Les murs étaient sales, pourris, et isolaient très mal du bruit. La seule et unique fenetre menait à une petite rue sombres, immondes, grouillante de vermines, sentant l'immondice et la pauvreté. rien à voir avec les quartiers riches. Elle ne payait pas cher, mais c'était presque pire que dans les jungles qu'elle avait parcouru, avec le araignées et la boue. Son lit deux place était miteux, et lorsqu'elle s'y allongeait, il grimçait comme si il allait s'écrouler avec elle.

Elle nettoyait elle même ses draps, son sol et sa salle de bain, car la femme de ménage ne passait jamais. C'était son monde, même si il n'était pas très beau à voir.

Entrant par ma fenetre toujours ouverte, j'agrippais la bordure et me propulsais "chez moi".
Posant doucement le corps de Compassion sur mon lit, je sentais mon sang couler sur le cou.
Allant chercher dans la salle de bain des bandages, je le laissais seule pour administrer les soins.

-Et dire que je sortais de la clinique! Si j'avais su, j'aurais attendu...

Je cru comprendre que j'avais surement poussé le bouchon un peu loin, et ma défiance allait surement me retomber dessus.

-Je suis à moitié folle... Ou plutot totalement.

Rentrant dans la salle principal, je regardais mon frigo à côté de mon lit.

-Manger!

Je me réveille avec la désagréable impression d'être un tas de gelée informe et douloureux. Une odeur de moisi flotte dans mes narines. Ca commence bien... Je me redresse avec precaution. Mon épaule s'est remise à saigner et ne cicatrise pas. Sans doute à cause de la balle qui s'y trouve. Et j'ai une bosse sur le côté droit du front. Qu'est-ce que j'ai foutu, encore?
Ah, ça me revient : j'ai voulu protéger Krom d'un assaut de CaRnAgE et je suis tombé dans les pommes suite à la balle qu'il m'a collé. Ensuite, trou noir. Mon dieu, quel piètre vampire je fais.... Au fait, où est passée Krom ?
C'est là que je me rend compte que je suis dans une chambre miteuse et minuscule, assis sur un lit qui grince. Je ne connais pas, mais la vue de Spaciba près du lit me dit vite où je suis. Eh ben, je savais que Krom ne roulait pas sur l'or, mais là....
Justement, la voilà qui revient de la pièce d'à côté. Elle ne me remarque pas tout de suite, occupée qu'elle est à se jeter sur son frigo avec un "Manger !" triomphant. Je souris. Une vraie gosse. Tiens, ça me rappelle quelque chose....
Un gros gargouillis retentit dans la pièce. A ce bruit, Krom émerge de son garde-manger et m'offre un sourire chaleureux et garni de miettes que je lui rend aussitôt, en montrant mes belles dents pointues et blanches.

"Je peux avoir ma part ?"

-Froui frien fur!

commençant une cuisse de poulet, je sortis de mon frigo une bouteille de sang, ainsi que ma consommation personelle, une bouteille de lait presque vide.

-Alors, comment tu te sens? Je peux extraire la balle, au faite! Mais je te conseille plutot l'hosto! Vu comment c'est propre ici...

Je lui donnais la bouteille, croquant l'os du poulet.

- c'est pas très joyeux mais c'est chez moi. Et puis de tout façon, j'vais bientot aller autre part. J'ai du travail.

Pour la toute première fois de ma vie, d' ailleurs!

J'attrape la bouteille un peu plus vivement que je ne l'aurais voulu, la décapsule avec les dents et en vide la moitié d'un seul coup. Brr. C'est froid. C'est bon. Ca cale, en tout cas.

"Oui, je pense que je vais aller à l'hosto. C'est vrai que c'est pas très propre sans vouloir être méchant..."

Avalant une nouvelle gorgée de sang, je regarde Azriel qui fait un sort à la deuxième cuisse du poulet. Elle est gentille. Et rigolote. Et bien coiffée. J'ai eu de la chance de la rencontrer. Quel dommage que je bascule à tout bout de champs.
Ca me rappelle : Krom n'est pas la seule à m'avoir vu comme ça. J'ai bien failli attaquer Banshie devant le Crossroad. Que va-t-elle penser de moi, maintenant ?
Je fronce les sourcils en finissant ma bouteille. Pas bon, tout ça.

"Il va falloir que je la retrouve et que je m'explique."

Krom me regarde avec étonnement, un os dépassant de la bouche.

"T'inquiète pas, c'est rien qui te concerne. Bon, moi non plus je vais pas tarder à y aller, parce que je suis claqué, là..."

Malgré la fatigue, je pensais que ce serait vraiment con de ma part de le laisser y aller seul ,alors...

-Je t'accompagne jusqu'à l'hopital! Tu es plombé, et visiblement, CaRnAgE Compte très prochainement te faire la peau, donc, Krom le Korrigan t'accompagne.

Je le foudroyais du regard et terminais:

-Si tu refuse, je t'envoie à l'hosto par la voie des airs, et avec la marque de ma semelle sur ton arrière train. Vu?

Bon, bah, ça à le mérite d'être clair, à défaut d'être poli ! Il semble que je n'ai pas le choix. Je me relève du lit, qui émet un couinement pitoyable.

"Comme tu veux. C'est pas plus mal, d'ailleurs : je sais pas où il est l'hosto."

Concernant ces paroles, je ne m'en soucie que peu. Si CaRnAgE souhaite me descendre, qu'il le fasse si ça lui chante. Mais je peux lui garantir que même dans mon état, il sera très mal reçu.

-Allez, hop!

J' aidais Compassion et nous descendiment de l'immeuble. Il allait bientot pleuvoir.

[ -->Hospital]

J'arrive devant l'appart' de Krom. Toujours la même odeur de moisi. Je frappe à la porte. Personne. Bon bah, tant pis. Je lui laisse un petit mot sous le paillasson. Elle connait mon odeur, elle le trouvera :

"J'ai planqué les deux morceaux d'acier sous un parpaing, près de l'entrée dehors. Je compte sur toi pour en faire quelque chose. Compassion...
la console que tu m'as offerte est distrayante, mais la prochaine fois, offre le chargeur avec.

Je tourne les talons et quitte l'immeuble, imaginant déjà ma prochaine arme.

Le mot m'en dis plus long sur ce que j'avais trouvé sous le parping, et que mon pied avait "malencontreusement" cogné. Même si l'acier d'avait pas été endommager, mon gros orteil s'en souviendrait.

Faisant le tour pour monter par ma fenètre, les deux morceaux d'acier sous le bras, je me demandais pourquoi j'avais un don pour partir comme une voleuse. Tant pis.
Jetant l'acier sur mon lit, j'ouvrais la porte de la salle de bain.

- Douchhheeeeuuuuuh!

Arretant mon geste, je regardais les futures armes. Ce sera plus prudent de faire tout de suite la forge...
Grognement et grimace. Bon, merde!

Prenant les morceaux d'acier, je me mis sur mon, bureau, à l'opposé du frigo, et commençait à ciselé le fer. Bonne matière, Belle lame.

-Compassion, t'as pas interet à les abimées, sinon je vais te tuer...

Ma fenetre était toujours ouvert, et je sentis une légère brise dans mon dos. Encore une nuit à ne pas sortir les morts.

Six heures plus tard.

-Et bah, c'est pas trop tot!

Je sortais de la douche et m'habillais. Les deux lames avaient été polie à l'eau gelé alors qu'elle était encore brulante. L'une était en acier de Damas.

J'étais descendu au chauffeau, dans les sous sol du batiments, et avait fini mon oeuvre. Tranchante comme une bonne réplique, douce comme une peau de femme et belle comme une nuit de lune.

-Hum. Pas mon plus beau travail, mais suffisément aiguisé pour se défendre...

Je caressais de mes mains encore humides mes "enfants", puis les emballais dans un épais tissus.

Passant par ma fenetre, je m'élancais dans une nouvelle journée... Sans avoir fermé l'oeil.

[( l'apparence de l'acier de damas)]
La chambre de Krom Ff_037

Je me rematérialise devant la porte de Krom et frappe. Pas de réponse, ni de bruit. Serait-elle absente ? Ah non, ça tombe mal, là ! J'ai CaRnAgE sur le feu, j'ai besoin de quoi mes armes ! Je pense à frapper une nouvelle fois, mais vu que je risque de défoncer la porte si je m'énerve trop et que ça me tente moyen de finir avec les chaussures de Krom dans la mâchoire, je m'abstiens et redescend, grognon.
De retour dans la rue, j'aperçois un clodo qui se siffle sa troisième bouteille de bière, encadré par ses deux chiens. Je m'approche de lui.

"Eh, vous auriez pas vu sortir une fille avec un kéfié gris et des atébas ?"

L'autre se gratte la tête un moment, puis me répond d'une voix quelque peu empâtée :

"Y'en a une qui m'est passé sous l'nez, tout à l'heure. Elle portait un espèce de paquet ou j'sais pas trop quoi. Elle a dit un truc du genre "il est où c't'hôtel, déjà ?" et elle est partie."

"Merci."

L'hôtel. Celui du clan. Elle a peut-être déposé les amres devant ma porte. Bon, bah, y a plus qu'à !
Devenant brume, je file en direction de l'hôtel.

Je rentrais à nouveau chez moi, par cette fenetre qui restait ouverte, même en mon absence. un drole de sentiment me bouclait la gorge.
Peut etre parce que j'avais sauté d'immeuble en immeuble pour ne pas avoir à m'exhibitionner en pleine rue, ou peut etre le fait d'avoir tenter la castration chez Iladryel. Toujours est il que j'étais rincée.

-Duushe...

L'eau chaude calma mes idées, et je pu tout remettre en place. Après cela, je me suis habillée me suis allongé sur mon lit. J'avais du mettre ce pouilleux de vampire en rogne, et rien ne ferais plus plaisir si ce n'est que ça allait être tout son clan que j'allais devoir me taper.
Repensant au passé et à la joie de pouvoir partir d'un endroit et sans m'attacher. Je comprennais soudain quelque chose.

-Tant pis.

Je me suis levé et j'ai fait mon sac. J'allais partir loin. Comme ça, pas de problème. Je previendrais quand même A.M.O, et puis voila. Rien ne m'oubligeais à rester. Personne.

après avoir fini mon sac, ma massue en main, je pris la direction du Q.G.

J'arrive devant la porte de chez Krom, frappe et attends. Apparemment, personne. Bon. Je frappe une deuxième fois. La porte, restée légèrement entrebâillée, s'entrouvre. Tiens ? Etrange. Pas normal.
Ma lame d'attaque dans une main et mon flingue dans l'autre, je pénètre doucement dans l'appartement. Rien, personne. Pourtant, je sens encore son aura flotter dans la pièce. Elle était là il n'y a pas longtemps.
A cet instant, deux choses me sautent aux yeux : la première, l'appart' est quasiment vide. Krom a remballé ses affaires. La deuxième, des gouttes de sang tâchent le parquet par endroit.

"Nom de Dieu, Krom, dans quel merdier tu t'es fourrée ?"

Je sors de l'appart' en quatrième vitesse. Je deviendrais bien brume, mais je dois rester vampire si je veux capter son aura et la retrouver. Rongé par l'inquiétude, je dévalle l'escalier.

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