Doc, c'est mon tour...

Azriel et moi passons la porte de l'hopital. J'ai insisté tellement gentiment qu'elle a bien voulu me laisser marcher tout seul durant le trajet. Je l'aime bien, mais il y a des limites. On a sa fierté, tout de même.
Je me pose tranquillement dans un des fauteuils de la salle d'attente et commence tranquillement à sortir mon paquet de clopes. Une infirmière fond sur moi comme si elle n'attendait que ça.

"Il est interdit de fumer ici, monsieur. Vous n'êtes pas tout seul."

Je lui jette un regard. Qu'est-ce qu'elle vient me les casser, celle-là ?
Je me coince une clope dans le bec, l'allume et tire avec soin, tout en veilant à ce que mes canines soient apparentes. Puis, je lui souffle la réponse au visage dans un nuage de fumée:

"Si on part du fait que plus de la moitié des gens de cette salle ont déjà le cancer, je ne vois pas en quoi je dérange."

Je tend mon paquet à la lycante.

"Pas vrai, Krom ?"

Je reconnaissais la même infirmière que, lors de ma dernière visite, j'avais menacé d'un coup de godasse.

-Euh... Vi.. Enfin, non...

Je suppliais Compassion des yeux.

"Pitié... ".

-S'il te plait, ne fume pas, chuchotais je.Ce ne serais pas sérieux...

Je regardais le paquet avec envie, comme si une cigarette m'appellait...

-Range le s'il te plait...

Je me retient de rigoler devant cette bouille suppliante. Pauvre petite Krom qui meurt d'envie de prendre une cigarette ET faire bonne impression en même temps. Bon, allez, sois sympa, Compassion.
Je me retourne vers l'infirmière et, sans la quitter des yeux, j'écrase la clope dans la paume de ma main.

"Z'avez de la chance."

Elle me regarde d'un air pincé en réponse et lâche en s'éloignant :

"Attendez ici. On va bientôt vous recevoir."

J'espère bien. Mon épaule commence à être raide. Ce n'est pas bon de garder du plomb aussi longtemps dans son corps. Je me demande si je ne devrais pas charcuter moi-même... Non, tu vas encore faire une connerie.
Je croise les jambes de vant moi, et lève les yeux au plafond en soupirant. C'est pas que je m'emmerde, mais bon...

"Il te reste des chewing-gum, Krom ?"

-Euh...

Je fouillais mon blouson, enfiler à la va vite. Fouillant les six poches, je trouvais un kit de crochetage, un sparadrap avec des nounours, trois badges des berurriers noirs, un couteau rétractible et...

-Fraise, ça te va?

Sourire triomphant. J'étais tellemnt fière que j'en proposais un à tout les gens autour de moi avant d'en macher un.

-Chinon, tu fais quoa de ta vie par ici?

Je mâche tranquillement le chewing-gum. Pas aussi bon qu'une clope, mais tant pis.

"Pour l'instant, rien. Je me suis installé aujourd'hui et je n'ai pas encore de boulot. Le plus tôt sera le mieux, d'ailleurs. J'ai besoin de fric pour m'acheter une nouvelle arme. Avec seulement un poignard, je vais pas faire long feu."

Je jette un coup d'oeil à Krom, manieuse de massue expérimentée, pour lui poser la question qui me trotte dans la tête depuis un petit moment :

"Qu'est-ce que tu me conseillerais, comme arme blanche ?"

Je machais mon chewing gum avec un sourire. La seule et unique chose qui ,en arme blanche, me plaisait, c'est...

- Une massue. Enfin, je suis bourrine. Pour toi...

Je l'observais. Il n'étais pas trop grand, fin et pas assez musclé pour porter une arme blanche suffisamment grande.

-Trouve moi deux morceaux d'acier blanc, ils doivent avoir ça, à l'armurerie. Ensuite, donne les moi. On verra ce que je peux faire...

Mon regard se posa sur mon couteau retractible. Je devais encore avoir mon favoris dans ma chaussure.

-Pourquoi pas de paix...

La silouette bien connue de l'Hôpital passa la porte des urgences, côté patient. Comme s'il savait deja que Compassion était présent, il se tourna, les yeux toujours révers vers ses pensées intérieures, paupières fermées.

Il repartit vers le comptoir et jeta d'une manière désinvolte son manteau sur le siège, rangea son paquet de clopes dans la poche arrière de ses Jeans large, et rajusta une des trois ceintures qu'il portait. Refaisant le tour du comptoir, il les invita du regard à le suivre dans sa salle d'opération...[/center]

Decidément, je le vois souvent, l'médecin.
Aidant Compassion a se lever, je suivais les deux vampires jusque dans la salle d'op'. Un frisson me parcoura l'échine.

"Y a des souvenirs qu'il faut retranché... "

Tandis que Compassion s'installait sur la table, je me mis en tailleur dans un coin de la piece vide.

"Salut, ReveRence." dis-je machinalement.

Il me répond d'un petit signe de tête. Heureusement qu'Azriel me soutient, parce que même comme ça, je commence à être assez dans les vapes, moi. Il est temps qu'il charcute, le doc.
Je retire mon manteau de cuir, qui tire un peu la gueule, lacéré de partout comme il est, ma chemise noire et m'allonge sur la table. ReveRence s'avance vers moi, dans sa blouse blanche, et regarde d'un oeil critique ma blessure à l'épaule.

"Prêt ?"

"Fais-toi plaisir..."

" - Tu sentira rien... Tu es un grand garçon, voyons... "

Il posa un index sur le front de Compassion et vérifia que ce dernier était bel et bien tombé dans les pomes...
Il pris une paire de ciseaux et une sonde cannelée et récupéra la balle dans l'omoplate de son frère de clan.

Quand ce dernier se réveilla, il était dans une salle de repos, seul patient, mais pas seul présent, Azriel à son chevet.

Il avait un paquet de cigarettes sur la table, celui de ReveRence. avec un mot.

" Des que tu sera reveillé tu poura sortir. J'ai remplis les formulaires. Je te laisse mon paquet de clopes, t'en as bien besoin, va. "

-Alors? Comment tu te sens?

J'avais un bouquet dans les mains, de fleurs ramassé dans le jardin de l'hopital, sous l'oeil couroussé du jardinier de nuit. Mes chaussure étaient pleine de boue, mais tant pis.

-T'as soif, peut etre faim? Y a tout ce qu'il faut sur ta table de nuit! Et puis si tu t'ennui...

Je sortais un petit appareil, acheter plus avant dans un magasin, avec mes économies.

-Ca, c'est parce que tu as été sage!

Une console de jeu minuscule avec un stylet, que le vendeur m'avait vendu pour peu d'argent. J'étais tellment fiere de ma nouvelle paie que je ne savais pas quoi en faire.

-Bon, j'y vais! T'es totalement guérri, mais bon, sois pas trop préssé!

Je posais les fleurs et le cadeau et sorti par la porte, heureuse comme une enfant.

Je reste sans rien dire deux secondes, puis je me mets à rire. Sacrée Krom, va ! Je me lève, remets ma chemise, mon manteau et range dans les poches intérieures la console et le paquet de clopes. La bouteille de sang, je la décapsule et la vide peu à peu en sortant de l'hopital, en route vers mon chez moi, sans oublier bien sûr le bouquet que Krom m'a cueilli.
Mon épaule a complètement guéri, mais elle me lance encore un peu. Ca passera sans doute. Mais c'est un avertissement que je dois prendre au sérieux : Par deux fois, j'ai croisé CaRnAgE et par deux fois je ne m'en suis sorti que grâce à la chance, et a de bons alliés. Maintenant Compassion, il va falloir que tu apprennes à te défendre seul. Avec l'arme que Krom a promi de te bricoler, ça devrait aller.
Azriel et ReveRence... J'ai l'impression étrange et désagréable d'être leur petit frère, de les gêner en ayant besoin de leur protection. Mais bon, ce n'est pas un hasard si tout le monde te materne, mon grand. Tu es un nouveau venu, ici.

"Allez, trève de conneries. Tu rentres, tu repiques les fleurs et tu te reposes."

A peine Azriel avait passé la porte des urgences qu'une silhouette noire lacha une bouffée de fumée...

" - Il va mieu ? "

ReveRence, adossé au mur, regardait Compassion sortir de l'hôpital, avant de reposser ses yeux gris sur la jeunette, jetant son megot. On pouvait voir dans ses yeux qu'il en voulait encore à CaRnAgE pour avoir touché son petit protégé...

-Bien sur! vous les vampires, vous etes plus résistant que les loups!

Je m'avançais vers Reverence, la banane en travers de on visage. Je lui posais une main sur l'épaule et tapotais avec peu de force.

-Au pire, si il a de nouveau des problèmes chez les quartiers pauvres... Je serais là!

Un bruit de sonnerie me sortit des yeux de Reverence. C'est si froid, les yeux des vampires...

-Oh, j'dois y aller! Faut que je bosse. Hu hu!

Je lui tournais le dos en riant. Pourquoi je suis heureuse, hein?!

Sans dire mot, il repartit dans son sens, façe au vent...